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Quand
14.03.2025 | 9:00
7080, rue Alexandra, #506 Montréal, QC H2S 3J5
Média
Numérique
Billets
En présence de
Jayce Salloum
co-présenté par

PROGRAMME

des formes de résistance/ l’amour est la plus profonde est un atelier de deux jours qui explore l’interaction entre la politique, l’esthétique, les relations sociales et la poétique, en considérant comment diverses pratiques créatrices, soit-elles artistiques, discursives ou curatoriales, répondent aux défis d’expression et de représentation dans des contextes marqués par une violence profonde et des dynamiques de résistance. Adoptant une perspective à la fois critique et expérimentale, l’atelier examine le potentiel de la forme (visuelle, sonore, textuelle, relationnelle) afin d’aborder l’indicible et l’irreprésentable en temps de crise.

Ancré dans le contexte actuel de la dernière campagne génocidaire menée par Israël et qui se caractérise par les meurtres systématiques, la destruction, le nettoyage ethnique et les déplacements de masse en Palestine et au Liban, cet atelier vise à approfondir notre compréhension des enjeux politiques et éthiques de la représentation créative face à une dévastation totale et, parallèlement, à interroger le fonctionnement du travail créatif dans ce contexte. Viserait-il à rendre la souffrance lisible pour un public étranger? À humaniser l’inhumain? À expliquer, là où la compréhension elle-même se heurte à ses propres limites? À
rendre le familier étrange, là où l’inacceptable est devenu un fait quotidien? Rendrait-il certaines relations sociales plus visibles, ou au contraire, les effacerait-il (les relations de complicité par exemple) en devenant ainsi complice? En même temps, l’atelier souligne le rôle essentiel de la production culturelle dans les luttes politiques, en tant que force vitale et forme de résistance.

L’amour serait la source et la racine la plus profonde d’une résistance fondée sur l’éthique et la justice, en lien avec la terre et le peuple. Cet engagement profond est envisagé comme une force créatrice et motrice. Bien que cela puisse sembler contre-intuitif ou incongru, la résistance est une expression d’amour, d’engagement et d’action.

Cet atelier sera animé par l’artiste et cinéaste syrien-libanais-canadien Jayce Salloum dont la pratique, s’étendant sur quatre décennies, explore la représentation des luttes politiques et de la résistance au Liban ainsi qu’en Palestine. En interrogeant les politiques de représentation, son travail entre en résonance avec les questions artistiques, culturelles, et politiques pressantes abordées par ce projet. Sa pratique artistique et son œuvre offrent une réflexion critique et essentielle sur le sens et les complexités de la production des savoirs au sein de l’Occident et les tensions qui l’entourent. De plus, l’engagement de Salloum auprès des luttes des peuples autochtones dans l’Ouest canadien introduit une perspective singulière et indispensable qui souligne l’urgence de la solidarité en ce moment charnière de l’histoire. des formes de résistance/ l’amour est la plus profonde met en lumière la dimension exploratoire et réflexive des pratiques créatrices de Salloum. L’événement lui-même est conçu comme une enquête, une sorte de réflexion en cours, offrant aux participants un espace propice à une approche critique des questions de production des savoirs, de représentation, de positionnalité, de décolonisation et de solidarité.

Ce projet est une collaboration entre ses initiatrices — Farah Atoui, Razan Al Salah et Cynthia Kreichati — l’artiste Jayce Salloum, Cinéma Public, le collectif Regards Palestiniens, et l’organisation culturelle à but non-lucratif Dar Filastin-Maison Palestine. L’un des objectifs de cet atelier est de tisser des coalitions culturelles autour de la Palestine, en réunissant les organisations communautaires avec des travailleurs culturels, des universitaires, des artistes et des praticiens. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de la Fondation Periculum et du Feminist Media Studio.

 

Jour 1 | VENDREDI 14 MARS

9h30 : Café et accueil

10h – 12h : Séance 1 | « ON WRITING» | « SUR L’ÉCRITURE »
Une conversation sur les pratiques d’écriture / l’écriture comme pratique avec Jayce Salloum et la traductrice et écrivaine Lina Mounzer.

En s’appuyant sur des textes choisis par les deux intervenants et partagés au préalable, cette séance explorera les pratiques d’écriture de Jayce Salloum et Lina Mounzer pour engager, entre autres, une discussion sur le rôle politique de l’écriture, les relations entre l’écriture des formes et les formes d’écriture, les tensions entre didactique et poétique d’une part, et entre distance analytique et engagement personnel d’autre part, ainsi que sur le processus d’élaboration de textes pour la solidarité et la justice, et la traduction d’expériences d’injustice et de souffrance.

12h – 14h : Pause de midi

14h – 16h : Séance 2 | « ON IMAGE-MAKING » | « SUR LA CRÉATION D’IMAGES »
Une conversation sur les pratiques anti/dé-coloniales de création d’images avec Jayce Salloum et l’artiste-éducatrice Razan AlSalah.

Dans les films de Salloum, les images émergent d’une série de rencontres avec des individus, des lieux et des événements. Son processus de création ne découle pas uniquement de son intention en tant que cinéaste — auteur et artisan d’une pratique artistique — mais aussi de l’expérience vécue, des réalités partagées et des rencontres. Les personnes, lieux et événements deviennent des témoins à double-sens: ils témoignent tout en étant eux-même témoins. Comment les images témoignent-elles, et comment sont-elles mises en témoignage? Quelles pratiques cinématographiques résistent à l’image figée (morte/réifiée) pour produire à sa place une image vivante, façonnée par les rencontres, révélatrice des relations, qui se remet continuellement en question et qui active des imaginaires politiques?

En réfléchissant avec Salloum sur son travail passé et en cours, notamment dans le cadre de son prochain voyage en Palestine, nous discuterons de notre rapport aux images: comment les caméras incarnent ou perturbent les relations de pouvoir, comment les traces de vie se glissent dans les images et leur création, et comment les modes de production, de diffusion, et de consommation d’images, animent l’image, révèlent sa mortalité ou précipitent sa disparition.

Jour 2 | SAMEDI 15 MARS

9h30 : Café

10h – 12h : Séance 3 | « CURATING AS ORGANIZING » | « COMMISSARIAT COMME MOBILISATION »
Table ronde avec Jayce Salloum, Regards Palestiniens, Coalition des Artistes à Montréal pour la Palestine (CAMP), Maison Palestine, Regards Noirs, Constellation Records, Festival Suoni Per Il Popolo, articule, Atelier La Coulée et Cinéma Public.

Cette discussion collaborative aborde le concept de commissariat en tant que forme de mobilisation, à la fois concrète et politique. Les participant.es seront invité.es à partager leurs propres pratiques curatoriales — qu’il s’agisse d’expositions, de projections ou de processus d’édition — et à réfléchir à leur articulation avec les enjeux politiques. En soulignant les pratiques curatoriales comme espaces de refus et de résistance, la session portera également sur la mise en application des principes de la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) dans le travail de commissariat. Elle abordera des questions telles que : Comment les commissaires et les organisateurs culturels peuvent-ils aligner leur travail sur des principes de solidarité et de décolonialité? Que signifie refuser de prendre part à des structures et des économies qui perpétuent l’oppression à travers le commissariat? Quelle est notre responsabilité face aux systèmes et aux institutions qui détournent, nient et oppriment?

SAMEDI 15 MARS – Au Cinéma public

18h – 20h30 | talking about it is also resistance
Un programme de films sélectionnés en collaboration avec le collectif Regards Palestiniens. La projection sera suivie d’une discussion entre Jayce Salloum, Jason Fox et Dyala Hamzah.

Ce programme se penche sur l’interview en tant que forme en examinant comment celle-ci façonne les conditions de la parole. En rendant l’interview étrange de trois façons distinctes, ces films se détachent des récits dominants et des structures de narration fixes, créant ainsi un espace pour des tournures inattendues dans la conversation et la rencontre. AlZubaidi, Hopinka et Salloum perturbent les conventions d’interview en défiant les rapports de force inégaux entre l’image, l’expert, les scénarios, et les cadres prédéfinis qui limitent souvent les techniques d’entrevue. Leurs films nous invitent à repenser l’autorité, la représentation et le récit. En tant que méthode, l’entretien recoupe les thèmes de l’atelier des formes de résistance — articulant politique, esthétique et relations sociales — tout en plaçant l’image et le son comme vecteurs d’expérience et espaces de rencontre.

 

BIOGRAPHIES

Jayce SALLOUM (1958, Canada) est un artiste et un cinéaste qui réside actuellement à Vancouver, au Canada. Son travail s’engage dans une subjectivité intime et un défi discursif tout en s’affirmant de manière critique dans la perception des manifestations sociales et des réalités politiques. Depuis 1978, il travaille dans les domaines de l’installation, de la photographie, du dessin, de la performance, du texte et de la vidéo. Il est également commissaire d’expositions, animateur d’ateliers et coordinateur d’un large éventail de projets culturels. Salloum a exposé dans un grand nombre de lieux locaux et internationaux. Une monographie sur son travail, Jayce Salloum : History of the Present, a été publiée en 2009. Il est représenté par MKG127, à Toronto, et par Monica Reyes Gallery, à Vancouver.

PROGRAMME

forms of resistance/ love is the deepest is a two-day workshop that explores the interplay between politics, aesthetics, social relations and poetics, examining how diverse creative practices—artistic, discursive, and curatorial—grapple with the challenges of expression and representation in contexts of profound violence and resistance. Through a critical and experimental lens, the workshop engages with the potential of form (visual, sonic, textual, relational) as a means for addressing the unspeakable and the unrepresentable in times of crisis.

Rooted in the current context of Israel’s latest campaign of genocide, marked by systematic killing, destruction, ethnic cleansing, and mass displacement in Palestine and Lebanon, this workshop seeks to deepen not only our understanding of the political and ethical stakes of creative representation in the face of total devastation; but also, to interrogate how creative work functions in this context. Does it seek to make suffering legible to foreign audiences? To humanize the inhumane? Explain, where understanding is being challenged? Render the familiar strange, where the unacceptable is now a daily occurrence? Does it make more visible or does it erase certain social relations (of complicity for instance) and become complicit in itself? At the same time, the workshop emphasizes the crucial role of cultural production as a form of resistance and a vital force within political struggles.

Love is the source, the deepest root of this resistance, grounded in ethics/justice, in relations to the land and the people. This deep commitment is seen as a creative means to motivation, though seemingly counterintuitive or incongruent, resistance is an expression of love, of commitment and of agency.

This workshop is led by Syrian-Lebanese-Canadian artist and filmmaker Jayce Salloum, whose practice, spanning over four decades, has engaged the representation of political struggles and resistance in both Lebanon and Palestine. Salloum’s work on the politics of representation strongly resonates with the pressing artistic, cultural, and political questions that this project embraces. His practice and body of work offer timely and critical reflections on the meaning (and complexities) of producing knowledge from within—and speaking to—the West. Salloum’s engagement with local Indigenous struggles in western Canada also introduces a distinct and essential perspective on the urgency of solidarity at this specific historical conjuncture.

forms of resistance/ love is the deepest emphasizes the exploratory and reflective nature of Salloum’s creative practices. The event itself is envisioned as an inquiry—a thought- in-process—that provides participants a space to critically engage with questions of knowledge-production, representation, positionality, decolonization, and solidarity.

This project is a collaboration between its initiators—Farah Atoui, Razan Al Salah, and Cynthia Kreichati—artist Jayce Salloum, Cinema Public, the collective Regards Palestiniens, and the cultural non-profit Dar Filastin – Maison Palestine. One of the aims of this workshop is to build cultural coalitions around Palestine, bringing community organizations together with cultural workers, academics, artists, and practitioners. This project is possible thanks to the support of the Periculum Foundation and the Feminist Media Studio.

 

Day 1 | FRIDAY MARCH 14

9:30AM: Coffee and welcome

10:00AM – 12:00PM: Session 1 | ON WRITING
A conversation on writing practices/ writing as practice with Jayce Salloum and writer and translator Lina Mounzer

Based on pre-circulated texts selected by both speakers, this session will explore Jayce and Lina’s practices of writing to address, amongst other questions, the political role of writing; the interplay between the writing of forms and the forms of writing; the fraught tensions between the didactic and the poetic on one hand, and analytical distance and personal involvement on the other; as well as the process of crafting writing for solidarity and justice, and translating experiences of injustice and suffering.

12:00PM – 2:00PM: Lunch break

2:00PM – 4:00PM: Session 2 | ON IMAGE-MAKING
A conversation on anti/de-colonial image-making practices with Jayce Salloum and artist and educator Razan Al Salah

In Salloum’s films, images are born from a series of encounters with people, places, and events. Salloum’s image-making is a process that derives not only from the filmmaker’s intention —as auteur and originator of a creative practice— but also from the experience of life itself, and from the lived realities of and encounters with the people, places, and events who are both witnessing and being witnessed. How do images bear witness, and how are they themselves witnessed? What filmmaking practices resist the (dead/reified) visual image, producing an image enlivened with encounters, indicative of relations, that is continually questioning itself and activating political imaginaries? Reflecting with Salloum on his previous work and work-in- progress in an upcoming trip to Palestine, we discuss how we attend to images, how cameras embody or disrupt power relations, how traces of life make their way into images and image-making, and how the modes of image production, distribution, and consumption either enliven the image, reveal its mortality or cause its demise.

Day 2 | SATURDAY MARCH 15

9:30AM: Coffee

10AM – 12PM: Session 3 | CURATING AS ORGANIZING
Roundtable with Jayce Salloum, Regards Palestiniens, Coalition des Artistes à Montréal pour la Palestine (CAMP), Maison Palestine, Regards Noirs, Constellation Records, Suoni Per Il Popolo Festival, articule, Atelier La Coulée, and Cinéma Public.

This collaborative discussion engages with the concept of curation as a form of organizing, both literal and political. Participants will be invited to talk about their own practices of curation (exhibits, screenings, or editorial processes) and to reflect on its intersection with politics. Foregrounding curatorial practices as a site for refusal and resistance, the session will also focus on implementing the guidelines of the Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI) within curatorial practices, addressing questions such as: How can curators and cultural organizers align their work with principles of solidarity and decoloniality? What does it mean to refuse participation in systems and economies that perpetuate oppression through curation? And what responsibility do we have to challenge the systems and institutions that deflect, deny and oppress?

SATURDAY MARCH 15 – At Cinéma Public

6:00PM – 8:30PM | talking about it is also resistance
This film program is curated in collaboration with the Regards Palestiniens collective and will be followed by a discussion featuring Jayce Salloum, Jason Fox, and Dyala Hamzah.

Talking about it is also resistance explores the interview as form, examining how it shapes the conditions of speech. By making the interview strange in three distinct ways, these films break away from dominant narratives and fixed storytelling structures, creating space for unexpected turns in conversation and encounter. AlZubaidi, Hopinka, and Salloum disrupt interview conventions, challenging the unequal power relations between image, expert, and the preset scripts and framing that often circumscribe interview techniques. Their films invite us to rethink authority, representation, and storytelling. As a method, the interview cuts across the themes of the forms of resistance workshops–bridging politics, aesthetics and social relations, while positioning image and sound both as a vessel of the experiential and site of encounters.

 

BIOGRAPHIES

Jayce SALLOUM (1958, Canada) is an artist and filmmaker who currently resides in Vancouver, Canada. His work engages in an intimate subjectivity and discursive challenge while critically asserting itself in the perception of social manifestations and political realities. He has worked in installation, photography, drawing, performance, text, and video since 1978, as well as curating exhibitions, conducting workshops, and coordinating a vast array of cultural projects. Salloum has exhibited pervasively at the widest range of local and international venues. A monograph on his work, Jayce Salloum: History of the Present, was published in 2009. He is represented by MKG127, Toronto and Monica Reyes Gallery, Vancouver.