Quand
03.02.2018 | 20H
Où
la lumière collective
7080-506, rue Alexandra
Montréal [QC]
Média
HD
En présence du cinéaste.
Billets
7$ à la porte.
Présenté par
PROGRAMME
« A Feeling Greater Than Love,” par Mary Jirmanus Saba
en collaboration avec la lumière collective
avec cinéaste présente.
ÉNONCÉ DU CINÉASTE
Le 11 Juillet, 2011, j’ai reçu un email de Nadine, qui deviendrait plus tard protagoniste du film. L’écoutant parler de la rébellion de 1972 et la révolution qu’elle a presque enchaîné, elle donnait également voix aux idées de ma propre génération, de nos espoirs pour un Printemps arabe.
Pour moi, la question demeure, autant dans le passé que le présent, au Liban, le Moyen-Orient et plus loin encore: comment ces moments de potentiel semblablement révolutionnaire se sont-ils produits, et pourquoi la révolution a-t-elle failli ? Répétons-nous les mêmes gestes de mouvements populaires, et nous rapprochent-ils à la justice et l’égalité? Aujourd’hui, que faire avec un tel désire pour le changement et l’unité?
Mes recherches débutent en 2010, lors d’un moment relativement apathique. De retour au Liban après avoir œuvrer en tant que fermière, organisatrice, et réalisatrice en télévision communautaire en Amérique latine, je me demandais en quoi notre mouvement Arabe pâli en comparaison. Le regard vers le passé, les grevés de Gandours et de cultivateurs de tabac émergent de vue – relié en mémoire populaire en tant catalyse de potentialité révolutionnaire et unité sociale au Liban en 1972-3, juste avant que la guerre civile s’incombe au pays. Suivant les traces de Fatima, la fille dont la mort à la main de police libanaise galvanisera la nation, je cherchais réponse à mes questions.
Le film procède comme un rêve, autant cauchemar que somnambule, au travers la mémoire de nos personnages principaux, leurs histoires de volonté politique et désillusion se révélant. Une exploration du passé et ses empreintes qui demeurent aujourd’hui dans les gestes quotidiens.
CINEMA IN THE MIDST OF STRUGGLE // CINÉMA AU CŒUR DE LUTTE
Cette série de présentations vise à amener au premier plan la relation entre le cinéma et les expressions de lutte s’opposant aux politiques néolibérales des derniers 30 ans. Ayant choisi cinq nœuds auxquels une résistance globale est reliée, nous offrons cinq films qui trouvent chacun leur point d’émergence au cœur d’une conscience politique collective. Chaque œuvre vient d’un différent milieu avec leur unique procès de réalisation et distribution au sein de respectifs réseaux au niveau global. Chacun évoque une esthétique unique. Dans ce sens, les films engendrent eux-même leur unique sensorium; ils opèrent en tant qu’expression de plasticité amorphe, un terme que Bhaskar Sarkar suggère pour comprendre les différents échelles et enjeux temporelles qui relient ces nœuds globaux. Cependant, le sensorium échappe une définition facile. La présentation de ces cinq films, chacun introduit par un bref énoncé et conclu par discussion, est envisagé en tant que rencontre avec le sensorium cinématographique, nous permettant de décompacter sa logique et mécanismes d’émergence sous-jacents.
PROGRAMME
A Feeling Greater Than Love » by Mary Jirmanus Saba
in collaboration with la lumière collective
and with filmmaker in attendance
DIRECTOR STATEMENT
On July 11, 2011, I received this email from Nadine, who became one of the film’s protagonists. Listening to her speak about the 1972 uprising and the revolution it almost launched, she could be voicing the thoughts of my own generation, our hopes for the potential of the Arab Spring.
For me, the same questions linger, about past and present, about Lebanon, the Middle East and beyond: What produced those moments of seeming revolutionary possibility, and why did the revolution fail? Are we repeating the same gestures of popular movement, and do they bring us closer to justice and equality? Today, what to do with such desire for change and unity?
I began my research in 2010 in a time of relative apathy. Returning to Lebanon after working as a farmworker organizer and community television producer in Latin America, I wondered why our own, Arab social movements paled in comparison. Looking to the past, the Gandour and tobacco farmer strike emerged—linked in popular memory as the cusp of revolutionary possibility and social unity in Lebanon in 1972-73, right before the country devolved into civil war. Following the trail of Fatima, a girl whose death at the hands of Lebanese police galvanized the nation, I searched for the answers to my questions.
The film proceeds as if in a dream, through the memories of our main characters, their personal stories of political involvement and disillusionment. An exploration of the past and its traces today in the gestures of everyday life.
CINEMA IN THE MIDST OF STRUGGLE
The screening series aims to bring to the fore the relationships formed between cinema and expressions of struggle against neoliberal practices and policies throughout the last 30 years. Choosing five nodal points of the resistance on the global level, we offer five different films that found its point of emergence in collective politically conscious practices of cine-cultural productions from below. Each of the films comes from different film production practices, belongs to different channels of distribution and is part of specific global cinema and media networks. Each invokes different aesthetic impulses. In this sense films themselves engender a specific form of sensorium, they operate as an expression of amorphous plasticity, a term Bhaskar Sarkar suggested as a way of understanding different scales and temporalities of relations between these global points. This sensorium evades easy characterization. The screening of five films, each bracketed by few framing words beforehand and a discussion, in the end, is imagined in terms of an encounter with this cinematic sensorium allowing us to unpack some of its underlying rationales and mechanics of emergence.