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Quand

23.03.2019 | 20H

la lumière collective
7080-506, rue Alexandra
Montréal [QC]

Média

HD

Billets

7$ à la porte.

Présenté par

la lumière collective

PROGRAMME

Projection et discussion du film Sambizanga de Sarah Maldoror.
Sambizanga (1972, 102 minutes)

Sarah Maldoror est la première femme africaine à réaliser un long métrage. Elle a réalisé Sambizanga à la suite de sa formation à l’institut de cinéma de l’Union soviétique, le VGIK (Institut de cinématographie Gerasimov), où elle adopte une approche cinématographique qui se veut politique. Active dans le MLPA (Mouvement populaire de libération de l’Angola), Maldoror a été invitée au programme cinématographique : une initiative de la diplomatie culturelle soviétique visant à promouvoir l’internationalisme socialiste dans l’ordre bipolaire du monde vis-à-vis de la décolonisation de l’Afrique.

Raconté du point de vue d’une femme, Sambizanga aborde la naissance d’un mouvement de l’histoire de la lutte de libération angolaise. À travers un récit fictif, Maldoror conçoit une vision jusqu’ici inexplorée d’une véritable lutte armée et de la vie qui l’entoure en saisissant le tout début de la lutte du MLPA contre l’autorité portugaise en 1961. Les régions rurales se battent pour organiser le peuple tandis que les secteurs urbains se mobilisent, les militants commençant seulement à être contraints à la clandestinité. 

Le film de Maldoror met en scène l’éveil de la conscience politique d’une communauté, et relate l’expérience d’une femme tout au long de la lutte de libération de l’Angola, prise entre ses multiples rôles, son amour et la bataille dévorante qui alimente la décolonisation. Maldoror utilise le cinéma pour prendre position, pour éduquer le peuple, l’Occident, sur ce qu’il faut faire pour se préparer et affronter une force colonisatrice. En mélangeant les valeurs traditionnelles angolaises avec les notions marxistes de solidarité de classe, Maldoror s’attaque à la lutte angolaise avec de vibrantes narrations et images, tissées ensemble par la force poignante de la communauté. 

Nous souhaitons aborder la construction ambivalente qui sous-tend la production de Sambizanga, un film produit dans le cadre de l’URSS dans le but de décoloniser, ainsi que l’importance de l’implication d’une femme africaine à chaque étape de la réalisation du film (à l’image, derrière la caméra, au montage, à la diffusion). Nous examinerons ce que cela signifie pour le programme public d’un État socialiste de faciliter l’émergence de projets tiers-mondistes, par rapport à l’héritage soviétique d’aujourd’hui et au concept de pluralisation du post-socialisme comme méthode pour de nouvelles pratiques et imaginaires nécessaires au changement politique (Atanasoski & Vora, 2018). Nous explorerons le rôle de l’art dans la poursuite de la résistance aux fixations coloniales, néolibérales et racistes aujourd’hui.

Prenant forme à partir du Global Emergent Media Lab de Concordia et en parallèle à Politics of Alternative Media, Cinema in the Midst of Struggle est une série de projections organisée par Dasha Vzorov, Kaity Zozula et Soraya Atayee. Le processus de conservation et les pratiques de production des projets de films sélectionnés sont principalement inspirés par une méthodologie axée sur les femmes. 

Notre programmation met de l’avant différents modèles historiques de cinéma politique qui ont vu le jour dans des dynamiques infrastructurelles et contextuelles conflictuelles. Les films sélectionnés sont séparés par temporalité et contexte géopolitique, mais chacun d’entre eux remet en question la nécessité d’une forme idéalisée de travail cinématographique militant en montrant des projets réels qui ont utilisé les ressources de leur circonstance pour passer un message politique ou mettre en lumière une lutte urgente. Comprendre les liens entre ces films et les luttes, ainsi que les modes alternatifs de production et de distribution, permet de raviver les lignes de solidarité internationaliste à travers le temps – à travers les films eux-mêmes, les conversations qu’ils suscitent, et le type de pratiques qu’ils ont adoptées pour être réalisés et vus, ainsi que ce que leur projection implique. 

Cinema in the Midst of Struggle est rendu possible grâce au généreux soutien du Fonds d’action pour le développement durable du Concordia Council on Student Life et de l’École des études supérieures. 

PROGRAMME

Screening and Discussion of Sarah Maldoror’s
Sambizanga (1972, 102mins)
The first African woman to direct a feature, Sarah Maldoror made Sambizanga following her training at the Soviet Union cinema institute, VGIK (Gerasimov Institute of Cinematography), where her approach to filmmaking became especially politicized. Personally embedded within the MLPA (People’s Movement for the Liberation of Angola), Maldoror was invited to the film program, an initiative of Soviet cultural diplomacy in promoting socialist internationalism amid the bi-polar world order throughout Africa’s decolonization.
Told through a woman’s point of view, Sambizanga draws the birth of a movement in the history of the Angolan liberation struggle. Using a fictional narrative, Maldoror crafts a previously unexplored vision of an actual armed struggle and the life around it, wherein the very onset of the MLPA’s fight against Portuguese authority in 1961 is captured: rural regions wrestling with organizing the people as the city sectors mobilize, with activists only starting to be forced underground.
Maldoror’s film visualizes the awakening of a community’s political consciousness, especially potent as it relates a woman’s experience throughout the Angolan liberation struggle – caught between her multiple roles, her love, and the consuming battle that fuels decolonization. Maldoror employed the medium of film to take a position, to educate the people, the West, to regard what it takes to prepare and tackle a colonizer’s force. Mixing traditional Angolan values with Marxist notions of class solidarity, Maldoror excavates the sources of the Angolan struggle with the vibrance of narrative and image – woven together through the poignant strength of community.
We are interested in addressing the ambivalent construction undergirding the production of Sambizanga, a film constituted by the USSR’s role in decolonization efforts as well as the importance of having an African woman involved at every stage of filmmaking (in the image, behind the camera, editing, exhibiting). We will consider what it means for a socialist state’s public program to facilitate the emergence of Third Worldist projects, relative to the Soviet legacy today and the concept of pluralizing post-socialism as a method for new practices and imaginaries necessary to political change (Atanasoski & Vora, 2018). We will explore the role of art in continuing the resistance to colonial, neoliberal, racist fixtures today.
Based out of Concordia’s Global Emergent Media Lab, and operating alongside Politics of Alternative Media, Cinema in the Midst of Struggle is a screening series curated by Dasha Vzorov, Kaity Zozula, and Soraya Atayee. The curatorial process and production practices of the film projects selected are informed mainly by a woman-focused methodology.
Our programming foregrounds different historical models of political filmmaking that came to be within conflicting infrastructural and contextual dynamics. The selected films are separated by temporality and geopolitics, but each challenge the necessity of an idealized form of activist film-work by exemplifying real projects that took on the resources of their circumstance to politicize a message or bring light to an urgent struggle. Understanding the relations between these films and struggles as well as the alternative modes of production and distribution engendered in these cases, works to revive lines of internationalist solidarity across time and space – through the films themselves, the conversations they urge, and the type of practices they took on to be made and seen as well as what screening them here has entailed.
Cinema in the Midst of Struggle is made possible through the generous support of the Sustainability Action Fund, the Concordia Council on Student Life, and the School of Graduate Studies