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PROGRAMME
Ce programme de clôture comprend une sélection de courts-métrages, films expérimentaux et longs métrages combinant fiction, documentaire et images d’archives : il explore les actes de refus, de survie et de résistance anticoloniale en rapport avec la terre.
La projection sera suivie d’une discussion avec Nayrouz Abu Hatoum, Ishita Tiwary et Athina Khalid et sera animée par Sanaz Sohrabi et Farah Atoui.
Ecologies of Resistance fait partie de la série de projections The Political Aesthetic : Resisting Displacement, Displacing Resistance (octobre 2023-avril 2024), organisée par Sanaz Sohrabi et Farah Atoui, et soutenue par le Feminist Media Studio.
Mobilize
Caroline Monnet | 2015 | 3 mins
Réalisé dans le cadre de la série « Souvenir », le court métrage Mobiliser de Caroline Monnet se sert des archives de l’ONF pour proposer un exaltant voyage qui nous emmène du Grand-Nord jusqu’au Sud urbain. L’œuvre fait ressortir la tension entre les modes de vie traditionnels et modernes que vivent les Premières Nations.
Sudesha
Yugantar | 1983 | 30 mins
Un portrait de Sudesha Devi, une militante au sein du mouvement de conservation de la forêt de Chipko, dans les contreforts de l’Himalaya. Ici, les moyens de subsistance des habitants dépendent de la forêt qui est menacée de destruction par de puissants négociants de bois. Alors que les hommes travaillent loin de chez eux et que l’alcoolisme est un véritable problème, les femmes effectuent la majeure partie du travail. Elles sont également devenues des agents actifs du mouvement Chipko. Sudesha navigue entre vie de famille, terre ardue des montagnes et vie de militantisme, ce qui l’a également conduite en prison. Bien que des scènes de manifestation aient été reconstituées pour ce film et que des réunions politiques aient été suivies, le film est empreint d’une certaine sérénité lorsqu’il suit le quotidien des femmes et révèle les difficultés à assurer leur survie dans l’Himalaya ; des difficultés qui relient le film aux préoccupations éco-féministes passées et actuelles. Le quatrième et dernier film du collectif Yugantar revient sur le travail avec un mouvement politique. Bien que les femmes n’aient pas été les dirigeantes officielles du mouvement Chipko, les manifestations ont été largement soutenues par celles-ci, qui ont par ailleurs été les plus touchées par les questions soulevées au sein de ce premier mouvement écologique. Tout en travaillant avec les leaders du mouvement de l’époque, le collectif s’est axé sur les femmes participantes, avec pour protagoniste principale Sudesha. Avec du recul, les membres du collectif s’interrogent sur la manière dont les femmes, et en particulier les femmes de la classe ouvrière, sont des forces motrices de mouvements politiques sans pour autant être soutenues pour en devenir des leaders. Sudesha a participé à la série de films As women see it. Comment les femmes voient-elles leur vie et leur avenir ? Un projet cinématographique comprenant sept films documentaires provenant de l’Inde, du Sénégal, du Pérou, du Nicaragua, de l’Égypte, de l’Italie et de l’Allemagne.
Wild Rice Harvest Kenora
Alanis Obomsawin | 1979 | 1 min
Le riz sauvage est une source importante de nourriture et de revenus pour de nombreux Anishinaabe qui parcourent parfois des centaines de kilomètres pour récolter le grain dans la région de Kenora, en Ontario. Réalisé par Alanis Obomsawin dans le cadre de la série Canada Vignettes.
Foragers
Jumana Manna | 2022 | 65 mins
Sur le plateau du Golan, en Galilée et à Jérusalem, ramasser du za’atar (thym) et l’akkoub (artichaut) est passible de lourdes amendes. Entremêlant documentaire et fiction, les mains dans le parfum du za’atar ou les piquants de l’akkoub, Foragers décrit l’impact dramatique des lois israéliennes de protection de la nature sur les traditions immémoriales de la culture palestinienne et sur les cueilleuses et cueilleurs de plantes sauvages.
BIOGRAPHIES
Alanis Obomsawin, C.C., G.O.Q., cinéaste, chanteuse, artiste, conteuse (née le 31 août 1932 près de Lebanon, au New Hampshire). Alanis Obomsawin est l’une des cinéastes documentaires les plus éminentes au Canada. Elle a commencé sa carrière en tant que chanteuse et conteuse professionnelle avant de se joindre à l’Office national du film (ONF) en 1967. Ses films primés abordent les luttes des peuples autochtones au Canada selon leur point de vue, et ils mettent en valeur leurs voix qui ont depuis si longtemps été marginalisées. Alanis Obomsawin a été nommée Compagnon de l’Ordre du Canada et de l’Ordre des arts et des lettres du Québec, ainsi que Grande officière de l’Ordre national du Québec et Commandeure de l’Ordre de Montréal. Elle est lauréate du prix Albert-Tessier, du Prix humanitaire décerné par les prix Écrans canadiens, de plusieurs prix du Gouverneur général, de prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations, et de diplômes honorifiques, parmi bien d’autres nombreux honneurs.
Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire originaire de Gatineau basée à Montréal (Canada). Ses œuvres ont notamment été présentées au Palais de Tokyo (Paris), à la Haus der Kulturen (Berlin), AXENÉO7 (Gatineau), Arsenal Contemporary NY, au Musée des Beaux-Arts du Canada et au Musée d’art contemporain de Montréal. En 2016, elle est sélectionnée pour la prestigieuse résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes à Paris. Elle a récemment pris part à la Biennale du Whitney et à la Biennale d’art de Toronto 2019. Son travail fait partie de nombreuses collections canadiennes. Au cœur de sa pratique se trouve la communication d’idées complexes sur l’identité autochtone et la vie biculturelle à travers l’examen des histoires culturelles. Son travail est souvent minimaliste, tout en étant chargé d’affects, et parle des réalités complexes des peuples autochtones d’aujourd’hui. Ses œuvres combinent le vocabulaire des cultures visuelles populaires et traditionnelles avec les tropes de l’abstraction moderniste pour créer des formes hybrides uniques.
L’artiste palestinienne Jumana Manna (née en 1987, New Jersey, vit et travaille à Berlin et Jérusalem) est diplômée du CalArts ainsi que de l’Académie nationale des beaux-arts d’Oslo et de l’Académie des beaux-arts et de design Bezalel à Jérusalem. À travers ses films et ses sculptures, l’artiste interroge les façons dont le social, le politique et les relations de pouvoir interpersonnelles interagissent avec le corps humain. Ses films mêlent faits et fiction, détails biographiques et documents d’archives pour explorer la construction de récits historiques et nationaux. Ses sculptures, plus abstraites, se penchent sur les calcifications de la mémoire, représentée par des objets réels ou fabriqués.
YUGANTAR est le premier collectif de films féministes en Inde. Fondé par Deepa Dhanraj, Abha Baiya, Navroze Contractor et Meera Rao en 1980, le collectif a développé quatre films en collaboration avec des groupes de femmes actifs ou en devenir : avec des employées domestiques à Pune (Molkarin, 1981), des ouvrières d’usine à Nipani (Tambaku Chaakila Oob Aali / Tobacco Embers, 1982), avec Stree Shakhti Sanghatana, un collectif de recherche et d’action féministe à Hyderabad (Idi Katha Maatramena / is this just a story ?,1983) et avec des membres du mouvement écologiste Chipko (Sudesha, 1983).
Athina Khalid est titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’Université McGill et rédactrice en chef adjointe de la Montreal Review of Books. Elle s’intéresse aux questions d’histoire, de mémoire et d’archives dans son travail académique et créatif.
Ishita Tiwary est professeure adjointe à la Mel Hoppenheim School of Cinema de l’Université Concordia et titulaire d’une chaire de recherche du Canada. Elle dirige également le laboratoire de recherche Media and Migration – Raah. Ses recherches portent sur les cultures vidéo, les infrastructures médiatiques, la migration, les pratiques médiatiques de contrebande et l’esthétique des médias. Elle a publié des essais dans Bioscope: South Asian Screen Studies, JumpCut, Post Script: Essays in Film and Humanities, Culture Machine, MARG: Journal of Indian Art et dans des ouvrages collectifs sur les thèmes du piratage des médias, de l’histoire de la vidéo et des plateformes de diffusion en continu. [source : VOX, 2023]
Nayrouz Abu Hatoum est professeur adjoint au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia, à Montréal. Ses recherches explorent les politiques visuelles en Palestine et se concentrent sur les imaginaires alternatifs, la création de lieux par les citoyens et les pratiques d’habitation dans des contextes de colonisation.
PROGRAMME
This concluding program—which includes a selection of short, experimental, feature-length films that mix fiction, documentary and archival footage— explores acts of refusal, survival, and anti-colonial resistance in connection to land.
The screening will be followed by a discussion with Nayrouz Abu Hatoum, Ishita Tiwary, and Athina Khalid, moderated by Sanaz Sohrabi and Farah Atoui.
Ecologies of Resistance is part of the The Political Aesthetic: Resisting Displacement, Displacing Resistance screening series (October 2023-April 2024), curated by Sanaz Sohrabi and Farah Atoui, and supported by the Feminist Media Studio.
Mobilize
Caroline Monnet | 2015 | 3 mins
This short film, crafted entirely out of NFB archival footage by First Nations filmmaker Caroline Monnet, takes us on an exhilarating journey from the Far North to the urban south, capturing the perpetual negotiation between the traditional and the modern by a people moving ever forward.
Part of the Souvenir series, it’s one of four films by First Nations filmmakers that address Indigenous identity and representation, reframing Canadian history through a contemporary lens.
Sudesha
Yugantar | 1983 | 30 mins
A portrait of Sudesha Devi, a woman who is a village activist in the Chipko forest conservation movement in the foothills of the Himalayas. Here people’s livelihoods depend on the forest which is threatened to be destroyed by powerful timber traders. While men work away from home and alcoholism is a problem, women carry out most of the labour. They also became active agents of the Chipko movement. Sudesha navigates family life, the strenuous terrain of the mountains and living her life through protest which also brought her to prison. While scenes of protests have been re-enacted for this film as well and political meetings are followed, the film carries a calmness when attending to the women’s daily routines and complexities of securing livelihood in the Himalayas; complexities that link the film to past and current eco-feminist concerns. Yugantar’s fourth and last film returned to working with a political movement. While women were not official leaders of the Chipko movement, its protests were largely sustained by women and women were affected the most by the issues raised within this early ecological movement. While working with movement leaders at the time, the collective’s focus stayed with women participants, this time with one main protagonist Sudesha. In hindsight members of the collective question how women and in particular working class women have been driving forces in movement politics while not being supported to become leaders. Sudesha was part of the film series “As women see it. How do women see their lives and their future?” A film project with seven documentary films from India, Senegal, Peru, Nicaragua, Egypt, Italy and Germany.
Wild Rice Harvest Kenora
Alanis Obomsawin | 1979 | 1 min
Wild rice is an important source of food and revenue for many Anishinaabe people, who sometimes travel hundreds of kilometers to harvest the grain in the region around Kenora, Ontario. Directed by Alanis Obomsawin as part of the Canada Vignettes series.
Foragers
Jumana Manna | 2022 | 65 mins
Foragers depicts the dramas around the practice of foraging for wild edible plants in Palestine/Israel with wry humor and a meditative pace. Shot in the Golan Heights, the Galilee and Jerusalem, it employs fiction, documentary and archival footage to portray the impact of Israeli nature protection laws on these customs. The restrictions prohibit the collection of the artichoke-like ’akkoub and za’atar (thyme), and have resulted in fines and trials for hundreds caught collecting these native plants. For Palestinians, these laws constitute an ecological veil for legislation that further alienates them from their land while Israeli state representatives insist on their scientific expertise and duty to protect. Following the plants from the wild to the kitchen, from the chases between the foragers and the nature patrol, to courtroom defenses, Foragers captures the joy and knowledge embodied in these traditions alongside their resilience to the prohibitive law. By reframing the terms and constraints of preservation, the film raises questions around the politics of extinction, namely who determines what is made extinct and what gets to live on.
BIOGRAPHIES
One of the most acclaimed Indigenous directors in the world, Alanis Obomsawin came to cinema from performance and storytelling. Hired by the NFB as a consultant in 1967, she has created an extraordinary body of work—50 films and counting—including landmark documentaries like Incident at Restigouche (1984) and Kanehsatake: 270 Years of Resistance (1993). The Abenaki director has received numerous international honours and her work was showcased in a 2008 retrospective at New York’s Museum of Modern Art. “My main interest all my life has been education,” says Obomsawin, “because that’s where you develop yourself, where you learn to hate, or to love.”
Caroline Monnet (Anishinaabe/French) is a multidisciplinary artist from Outaouais, Quebec. Deploying visual and media arts to demonstrate complex ideas, Monnet renders Indigenous identity and bicultural living through an examination of shifting cultural histories. She is noted for working with industrial materials processes, blending vocabularies of popular and traditional visual knowledge with tropes of modernist abstraction to create a unique formal language. Consistently occupying the stage of experimentation and invention, her work grapples with the impact of colonialism by updating outdated systems with Indigenous methodologies. She is based in Montréal and is represented by Blouin-Division Gallery.
Jumana Manna is a visual artist and filmmaker. Her work explores how power is articulated, focusing on the body, land and materiality in relation to colonial inheritances and histories of place. Through sculpture, filmmaking, and occasional writing, Manna deals with the paradoxes of preservation practices, particularly within the fields of archaeology, agriculture and law. Her practice considers the tension between the modernist traditions of categorisation and conservation and the unruliness of ruination, life and its regeneration. Jumana was raised in Jerusalem and lives in Berlin.
YUGANTAR is India’s first feminist film collective. Founded by Deepa Dhanraj, Abha Baiya, Navroze Contractor and Meera Rao in 1980 the collective developed four films together with existing or ensuing women’s groups: with domestic workers in Pune (Molkarin, 1981), female factory workers in Nipani (Tambaku Chaakila Oob Aali / Tobacco Embers, 1982), with Stree Shakhti Sanghatana, a feminist research and activist collective in Hyderabad (Idi Katha Maatramena / is this just a story?, 1983) and with members of the Chipko environmental movement (Sudesha, 1983).
Athina Khalid holds a Master’s of History at McGill University and is the Associate Editor at the Montreal Review of Books. She is interested in exploring questions of history,memory, and archive in both her academic and creative work.
Ishita Tiwary is an Assistant Professor at the Mel Hoppenheim school of Cinema, Concordia University. Her research interests include video cultures, media infrastructures, contraband media practices, migration and media aesthetics in South Asia. Her current research project tracks the migration of pirated media objects and people from China to India via the Nepal and Tibet border through bazaar spaces and examines how it produces topographies of gender, labor, and commodities. Her work has been published in journals such as Bioscope: South Asian Screen Studies, Post Script: Essays in Film and Humanities, Culture Machine, Marg: Journal of Indian Art, amongst others.
Nayrouz Abu Hatoum is an assistant professor in the department of sociology and anthropology at Concordia University, Montreal. Her research explores visual politics in Palestine and focuses on alternative imaginations, people’s place-making, and dwelling practices in contexts of settler-colonialism.