Quand
15.04.2023 | 19h00
Où
7080, rue Alexandra, #506
Montréal, QC
H2S 3J5
Média
HD
En présence de Athina Khalid, Razan AlSalah et Antonio Bunt
Billets
PROGRAMME
IN ITS PLACE est un programme de films coordonnées par Athina Khalid et Sharlene Bamboat en collaboration avec le Centre de distribution des réalisateurs canadiens. La projection a comme but d’explorer la tension entre le passé et le présent dans les rues, les villes ou les territoires, et ce à travers des films d’archives.
Sacris Pulso
Ana Vaz | 2008 | Brésil/Australie | 15 mins
Le film part d’un démembrement du film Brasiliários, une adaptation cinématographique de la chronique de Clarice Lispector intitulée Brasília. Il s’agit d’un texte visionnaire qui représente la capitale inaugurée comme une ruine du futur. À travers la réappropriation de Brasiliários et d’un ensemble de séquences 8 mm trouvées décrivant des rituels de voyage et de famille, Sacris Pulso prend la forme d’un voyage à mi-chemin entre la mémoire et la fiction, d’un temps passé et futur faisant appel aux fantômes de Lispector, au fantôme spectral de Brasília, cousu à travers les liens d’une fiction familiale.
Las brigadas negras
Arián Sánchez Covisa & Macarena Hernández Abreu | 2009 | Mexique | 10 mins
Ce film explore les voix absentes et la vie quotidienne après le massacre de M68 sur la plaza de Tlatelolco. Le film mélange des images d’archives à celles d’une performance filmée sur la plaza, tout en tenant compte des processus créatifs et de la présence corporelle dans des espaces architecturaux tels que Tlatelolco.
Comme l’écrivent les réalisateurs Sánchez Covisa et Hernández Abreu, « la mémoire est intangible. À travers un flux continu, elle tombe parfois dans l’oubli. Voilà ce que nous proposons. Peut-être qu’en rinçants ces souvenirs, nous pourrons donner un nouveau sens à l’horrible massacre de 1968 ».
A Magical Substance Flows Into Me
Jumana Manna | 2015 | Palestine/Allemagne | 66 mins
A Magical Substance Flows Into Me débute avec un enregistrement vocal craquelé. La voix qu’on entend est celle du Dr Robert Lachmann, un énigmatique ethnomusicologue juif-allemand qui a émigré en Palestine dans les années 1930. Tout en essayant de créer une collection d’archives ainsi qu’un département de musique orientale à l’Université hébraïque, Lachmann a créé une émission de radio pour le Palestine Broadcasting Service, intitulée « Oriental Music », dans laquelle il invitait des membres des communautés locales à interpréter leur musique vernaculaire. Au cours du film, Jumana Manna – elle-même Palestinienne de Jérusalem – suit les traces de Lachmann et rend visite à des Juifs kurdes, marocains et yéménites, à des Samaritains, à des membres de communautés palestiniennes urbaines et rurales, à des Bédouins et à des chrétiens coptes, tels qu’ils existent aujourd’hui dans l’espace géographique de la Palestine historique. Manna les plonge dans une conversation au sujet de leur musique, tout en s’intéressant à l’histoire de celle-ci ainsi que son état actuel, qui semble être parfois menacé. Elle demande à ces personnes de jouer de leurs instruments. Les rencontres hétéroclites avec des musiciens sont entrecoupées par une série de vignettes dans lesquelles Manna interagit avec ses propres parents dans l’enceinte de leur maison familiale. En fait, la vie domestique est un trope qui est présent tout au long du film à travers des scènes récurrentes dans la cuisine, le salon et l’ascenseur. Dans l’excavation métaphorique d’une histoire sans cesse contestée, le film de Manna touche aux complexités intégrées dans le langage, ainsi qu’au désir et à la sonorité opposés à la notion d’impossibilité. Dans le cadre de nos idées unidimensionnelles éculées sur la Palestine/Israël, cette impossibilité devient elle-même un trope qui définit le paysage palestinien.
Canada Park
Razan AlSalah | 2020 | Canada/Palestine | 8 mins
En mélangeant des images Street View de Google Maps et des photographies coloniales du XXe siècle, Canada Park remanie des archives numériques et analogiques pour remettre en question l’effacement de l’histoire palestinienne. Se déplaçant à travers ce qui est aujourd’hui un parc national israélien via Google Maps, Canada Park s’interesse aux traces du village palestinien d’Imwas, détruit par les forces de défense israéliennes en 1967.
La réalisatrice Razan AlSalah écrit : « Je marche sur la neige pour tomber dans le désert. Je me retrouve sur un territoire indigène non cédé dans ce qu’on appelle le Canada, un exilé incapable de retourner en Palestine. Je traverse la frontière coloniale comme un spectre numérique flottant dans le parc Ayalon-Canada, transplanté sur trois villages palestiniens rasés par les forces de défense israéliennes en 1967. »
BIOGRAPHIES
Athina Khalid a mis sur pied le programme IN ITS PLACE. Elle poursuit actuellement une maîtrise en histoire à l’université McGill. Elle s’intéresse aux représentations de l’histoire dans le cinéma, et plus particulièrement au Troisième Cinéma des années 1970.
Basée à Tio’tia:ke/Montréal, Razan AlSalah est une artiste et professeure palestinienne qui étudie l’esthétique matérielle de la disparition/apparition de lieux et de personnes dans différents mondes formés d’images coloniales. Son travail a été présenté dans des festivals de films et galeries communautaires et internationales, notamment Art of the Real, Prismatic Ground, RIDM, HotDocs, Yebisu, Melbourne, Glasgow et Beirut International, Sharjah Film Forum, IZK Institute for Contemporary Art et Sursock Museum. AlSalah codirige le Feminist Media Studio avec Krista Lynes et enseigne le cinéma et les arts médiatiques au département d’études en communication de l’Université Concordia.
Antonio Bunt est titulaire d’un baccalauréat en communication et relations publiques de l’Universidad Latinoamericana et d’une maîtrise en arts visuels de la faculté d’art et de design de l’UNAM, avec une spécialisation en photographie. Il complète sa formation universitaire par le biais de nombreux cours et d’ateliers de cinéma et de photographie. Son travail en tant qu’enseignant lui permet de participer à la production de plusieurs films étudiants et indépendants. Il débute sa carrière d’acteur dans le long métrage Tres Caminos du réalisateur salvadorien Edwin Arévalo. Depuis l’année 2000, son travail photographique et cinématographique fait régulièrement objet d’expositions collectives et individuelles dans différents espaces. Parmi ses autres œuvres cinématographiques, n’oublions pas Filmador e Hijo (lauréat du prix du public au 27e festival Artifact de Calgary, au Canada, et du prix du meilleur film 16 mm au 8e festival du film Super 8 et 16 mm de San Roque, en Espagne). Il poursuit actuellement un doctorat en études et pratiques artistiques à l’Université du Québec à Montréal.
PROGRAMME
IN ITS PLACE is a film program curated by Athina Khalid and Sharlene Bamboat in collaboration with the Canadian Filmmakers Distribution Centre. The screening aims to explore tensions between past and present held by streets, cities, or territories through found footage films.
Sacris Pulso
Ana Vaz | 2008 | Brasil/Australia | 15 mins
Departs from the dismemberment of another film, « Brasiliários », a filmic adaptation of Clarice Lispector’s chronic « Brasília », a visionary text that looks at the inaugurated capital as a ruin of or from the future. Through the assemblage of « Brasiliários » with a body of 8mm found footage depicting rituals of travel and family, “Sacris Pulso” takes the form of a voyage of memory and fiction, of a past and future time calling upon the ghosts of Lispector, upon the spectral ghost of Brasília and sewed through the ties of a family fiction.
Las brigadas negras
Arián Sánchez Covisa & Macarena Hernández Abreu | 2009 | Mexico | 10 mins
Explores the absent voices and daily life following the M68 massacre at Tlatelolco plaza. The film interweaves archival footage with a filmed performance in the plaza, ruminating on the creative processes and corporeal presence in architectural spaces such as Tlatelolco.
As filmmakers Sánchez Covisa and Hernández Abreu write, « Memory’s matter is intangible. In a continuous flow, it vaporizes sometimes into oblivion. This is our offering. Maybe if we wash away those recollections we can give a new meaning to the horrible massacre of 1968. »
A Magical Substance Flows Into Me
Jumana Manna | 2015 | Palestine/Germany | 66 mins
Opens with a crackly voice recording. The voice is that of Dr. Robert Lachmann, an enigmatic Jewish-German ethnomusicologist who emigrated to 1930s Palestine. While attempting to establish an archive and department of Oriental Music at the Hebrew University, Lachmann created a radio program for the Palestine Broadcasting Service called “Oriental Music”, where he would invite members of local communities to perform their vernacular music. Over the course of the film, Jumana Manna – herself a Palestinian from Jerusalem – follows in Lachmann’s footsteps and visits Kurdish, Moroccan and Yemenite Jews, Samaritans, members of urban and rural Palestinian communities, Bedouins and Coptic Christians, as they exist today within the geographic space of historical Palestine. Manna engages them in conversation around their music, while lingering over that music’s history as well as its current, sometimes endangered state. She asks these individuals to perform, and they do. Intercutting these motley encounters with musicians, are a series of vignettes of Manna interacting with her own parents in the bounds of their family home. In fact, the domestic is a trope that is littered throughout this film with recurring kitchen, living room, and elevator scenes. In Manna’s metaphorical excavation of an endlessly contested history, the film’s preoccupations include: the complexities embedded in language, as well as desire and the aural set against the notion of impossibility. Within our hackneyed one-dimensional ideas about Palestine/Israel, this impossibility becomes itself a trope that defines the Palestinian landscape.
Canada Park
Razan AlSalah | 2020 | Canada/Palestine | 8 mins
Combining Google Maps Street View images and twentieth-century colonial photography, Canada Park remixes digital and analog archives to challenge the erasure of Palestinian history. Moving through what is now an Israeli national park via Google Maps, Canada Park lingers on the traces of the Palestinian village of Imwas, which was razed by the Israeli Defence Forces in 1967.
Filmmaker Razan AlSalah writes, “I walk on snow to fall unto the desert. I find myself on unceded indigenous territory in so called Canada, an exilé unable to return to Palestine. I trespass the colonial border as a digital spectre floating through Ayalon-Canada Park, transplanted over three Palestinian villages razed by the Israeli Defense Forces in 1967.”
BIOGRAPHIES
Athina Khalid is the program curator of IN ITS PLACE. She is currently pursuing her Master’s degree in History at McGill University. She is interested in the representations of history in film, with a focus on Third Cinema of the 1970s.
Based in Tio’tia:ke/Montreal, Razan AlSalah is a Palestinian artist and teacher investigating the material aesthetics of dis/appearance of places and people in colonial image worlds. Her work has shown at community-based and international film festivals & galleries including Art of the Real, Prismatic Ground, RIDM, HotDocs, Yebisu, Melbourne, Glasgow and Beirut International, Sharjah Film Forum, IZK Institute for Contemporary Art and Sursock Museum. AlSalah co-directs the Feminist Media Studio with Krista Lynes and teaches film and media arts at the Communication Studies department at Concordia University.
Antonio Bunt holds a Bachelor’s Degree in Communication and Public Relations from the Universidad Latinoamericana and a Master’s Degree in Visual Arts from the UNAM Faculty of Art and Design with a specialty in Photography. He completes his education through numerous film and photography courses and workshops. He has participated in several independent and student film projects thanks to his work as a teacher. He made his acting debut in the feature film Tres Caminos by the late Salvadoran director Edwin Arévalo. His photographic and cinematographic work has been exhibited in collective and individual exhibitions in various spaces on a regular basis since 2000. Other cinematographic works include Filmador e Hijo (recipient of the audience awards at the 27th Artifact Festival in Calgary, Canada and the best 16mm film at the 8th Super 8 and 16mm Film Festival in San Roque, Spain). He is pursuing a doctorate in artistic studies and practices at the University of Quebec in Montreal.
Ana Vaz is an artist & filmmaker whose films, installations & performances speculate upon the relationships between myth & history, self & other through a cosmology of references & perspectives. Assemblages of found & shot materials, her films combine ethnography & speculation in exploring the f(r)ictions imprinted upon cultivated & savage environments. A graduate from the Royal Melbourne Institute of Technology & Le Fresnoy, Ana was also a member of the SPEAP (School of Political Arts), a project directed by Bruno Latour. Recent screenings of her work include the NYFF, TIFF, Courtisane, Cinéma du Réel (Grand Prix) & specific focuses dedicated to her work at the Flaherty Seminar (USA) and Doc’s Kingdom (Portugal). Her work has featured in major group shows such as the Moscow Biennial of Young Art & the Dhaka Art Summit. In 2015, she received the Kazuko Trust Award presented by the Film Society of Lincoln Center in recognition of artistic excellence and innovation in her moving-image work.
Traduction: Emma Roufs