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Proposée par la lumière collective, IN SITU est une série d’événements qui présente des œuvres audiovisuelles singulières et des performances sonores en direct réalisées par des artistes locaux passionnés par le matériel cinématographique, l’expérimentation audiovisuelle et l’art sonore. Cette troisième saison de IN SITU est programmée par Emma Roufs. Les films de ce programme ont été sélectionnés par Noa Blanche.
Proposed by la lumière collective, IN SITU is a series that focuses on unique audiovisual works and live sound performances by local artists passionate about cinematic material, experimental moving images and sound art. This third IN SITU season is curated by Emma Roufs. The films in this program were selected by Noa Blanche.
PROGRAMME
Under the microscope
Michaela Grill | 2021 | 16mm vers numérique | 7 mins
Parmi les arguments avancés en faveur du cinéma comme source de connaissances scientifiques, le plus évident dès le départ était que le film non seulement enregistre le mouvement, mais dans de nombreux cas le rend perceptible en premier lieu.
o.T./untitled
Michaela Grill | 1999 | numérique | 5 mins
Le travail visuel de Michaela Grill fait usage d’un mur en béton comme le plus petit élément identifiable de la culture musicale urbaine formant un espace. L’organisation visuelle de cette surface de représentation à peine reconnaissable est traduite par la structure musicale de Takeshi Fumimoto.
Carte Noire
Michaela Grill | 2014 | numérique | 2 mins 30 secs
Des éclairs blancs dans l’obscurité de la nuit. Comme dessinés dans l’air, placés par petites touches. Spectres vacillants, visions fantomatiques. Un authentique voyage de la peur, un film d’angoisse.
KILVO
Michaela Grill | 2004 | numérique | 6 mins
Un paysage isolé, aride, presque hostile : Kilvo, en Laponie, a inspiré la musique de Radian, et même les images de Michaela Grill qui l’accompagnent jouent avec la résistance de la campagne nue face à sa représentation.
Edge of doom
Michaela Grill | 2020 | 16mm vers numérique | 3 mins
Une brève succession de split-screens montrent des femmes aux prises avec des états « extrêmes ». Elles hurlent, écarquillent les yeux, se tordent les bras, froncent les sourcils ou restent bouche bée ; elles sont allongées, debout, en train de courir ou de sauter sur leurs pieds : des instants d’émotion extrême, glanés ici et là dans des films muets des années 1920. Furie, rage, douleur, effroi, crainte, dégoût : un kaléidoscope de gestes affectifs prototypés, détachés ici de tout agencement narratif. (Madeleine Bernsorff).
PERFORMANCE SONORE EN DIRECT PAR SIMONE PROVENCHER | 20 à 30 mins
Roundtrip
Philippe Léonard | 2014 | 16mm vers numérique | muet | 3 mins
Un diptyque tourné durant un voyage allez-retour entre New York et Montréal. Ma dernière bobine d’Ektachrome pour commémorer une journée importante où deux êtres ont été unis dans l’acte du don.
I was here
Philippe Léonard | 2014 | 16mm vers numérique | sonore | 5 mins 30 secs
Ces images ont été captées lors d’une journée passée devant le Panthéon à Rome, grâce à la pulsation constante d’un obturateur dont le temps d’ouverture était compté à mi-voix. À des intervalles précis, la surface sensible absorbe les mouvements incessants des touristes, des badauds, des voitures et des animaux qui y circulent, s’y arrêtent, s’y agglutinent et prennent, eux aussi, des photographies. Le monument historique devient un aimant autour duquel les hommes, depuis des millénaires, gravitent. I was here renvoie à l’idiome que l’on retrouve souvent inscrit sur les murs de lieux publics, preuve graphique du passage d’un individu. À l’instar de cette pratique, la photographie de voyage tente de certifier une présence dans un lieu, ce lieu photographié qui est ramené avec soi comme preuve. Les sons proviennent du même lieu, mais d’un univers temporel différent : ils ont été récoltés dans des vidéos amateurs diffusés sur YouTube. Ces fragments sonores, tous captés devant ce même monument, racontent une histoire collective, par le biais de tous ces “Je” qui ont arpenté la même piazza. Ces bribes d’humanité bourdonnantes ont ensuite été montées et manipulées pour assurer leur singulière synchronisation à l’image.
Workers leaving the Office
Philippe Léonard | 2013 | 16mm vers numérique | muet | 2 mins
Projet commandé par le Goethe Institut et le MIT Open Documentary Lab sous le mentorat de Harun Farocki. Labour in a Single Shot explore le thème du travail, rémunéré ou non, à travers l’objectif de la prise unique inspirée par les frères Lumière. Une caméra 35 mm à manivelle chargée d’une pellicule de 100′ a été utilisée pour reproduire les techniques documentaires des débuts du cinéma. Un projecteur à manivelle est également utilisé comme appareil de projection.
Perceptual Subjectivity
Philippe Léonard | 2009 | 16mm vers numérique | sonore | 5 mins 30 secs
Les idées prennent forme dans une sorte de magma cérébral où les référents sont attribués à des parcelles d’expérience desquelles émanent des éléments intelligibles. Perceptual Subjectivity se veut un essai sur la formation structurelle des pensées.
[T]
Philippe Léonard | 2015 | numérique | sonore | 12 mins
[T] est un film aux frontières du cinéma, une expérimentation sur l’image en mouvement dans laquelle le mouvement et l’immobilité convergent pour produire une expérience spatiale du temps. Philippe Leonard a tourné les images de cette oeuvre remarquable à Times Square, New York City, pendant les heures d’éclairage artificiel. En partie pour cette raison, il prend la forme d’une confession onirique, tentée par le mythe et, dans le même temps, envahie par le sentiment mélancolique que le mythe a perdu sa puissance magique. Des visages apparaissent et disparaissent dans des vagues de lumière spasmodiques, émanant des panneaux d’affichage et des écrans de téléphones portables, et qui brouillent la frontière entre l’organique et l’artificiel. La dilatation du temps dans [T], et la miniaturisation qu’elle engendre, rappelle aussi que ce qui se trahit fugitivement d’enthousiasme, de suspicion, de désir, d’hésitation, d’ennui ou de repos dans ces visages, touche au purement physique. Un sourire, un regard vide, un battement de cil : ce que le film nous fait rencontrer, dans ces éléments isolés, c’est une matérialité vidée de son érotisme, une société de corps sous les néons, où le marché s’est emparé de tout et de tous. À l’édition méticuleuse des images fait brillamment écho une piste sonore qui reproduit le métro souterrain comme une hantise résiduelle, un sous-texte spectral. Times Square est une station sur la ligne du métro ; [T] est un film qui suspend la folie de cet espace, en offrant au spectateur une expérience rare de rédemption visuelle. – Rosalind Morris
BIOGRAPHIES
Michaela Grill a étudié à Vienne, Glasgow et Londres (Goldsmith College). Depuis 1999, elle a réalisé de nombreux films, œuvres vidéo, installations et performances vidéo en direct. Son travail a été diffusé sur la scène internationale, notamment au MoMA à New York, à la National Gallery of Art à Washington, au Centre Pompidou à Paris, au Museo Reina Sofia à Madrid, à La Casa Encendida à Barcelone, à l’ICA à Londres, ainsi que dans plusieurs cinémathèques. Ses œuvres vidéos ont été présentées dans plus de 150 festivals internationaux. Elle est lauréate du « Outstanding Artist Award » décerné par le Ministère des arts et de la culture autrichien (2010).
Philippe Léonard
Réalisateur, directeur photo et concepteur de projections pour la scène (Godspeed You! Black Emperor, Cigarettes After Sex, Thisquietarmy). Il façonne ses images en combinant pellicule, vidéo analogique et technologies de pointe pour créer une matière visuelle unique. Sa démarche artistique se situe aux croisements du cinéma élargi et des pratiques expérimentales du documentaire.
Simone Provencher est une musicienne transféminine originaire de Québec, désormais basée à Hull. Elle s’implique dans plusieurs groupes de musique plus ou moins expérimentale, notamment VICTIME, Album et TDA. Elle poursuit aussi en parallèle une pratique de musique exploratoire et d’improvisation, s’intéressant surtout à l’électronique et aux manipulations sonores. Lorsqu’elle n’est pas derrière un oscilloscope ou un synthétiseur fait-maison, elle trafique et prépare des instruments, jouant d’archets, maillets et tournevis pour en obtenir des sonorités ambiguës.
PROGRAMME
Under the microscope
Michaela Grill | 2021 | 16 mm to HD | 7 mins
Among the arguments made in favor of cinema as a source of scientific knowledge, the most obvious one right from the start was that film not only records movement, but in many cases makes it perceptible in the first place.
o.T./untitled
Michaela Grill | 1999 | HD | 5 mins
Making and listening to music are physical processes embedded in social movements, writes Simon Frith. This fact is important with regard to the visual characters of electronic music productions to the extent that it is normally negated. The sensorial complexity of these practices seem to be reproducible only through the precision and abstraction of digital data.
Carte Noire
Michaela Grill | 2014 | HD | 2 mins 30 secs
White flashes in the dark of the night. As though etched out, dabbed in. Flickering specters, ghostly visions. A veritable phantom ride, a film of tension.
KILVO
Michaela Grill | 2004 | HD | 6 mins
A remote, barren, almost unfriendly landscape: Kilvo in Lapland was the inspiration for Radian’s music, and even the accompanying visuals by Michaela Grill play with the bare countryside’s resistance to its depiction.
Edge of doom
Michaela Grill | 2020 | 16 mm to HD | 3 mins
A short succession of splits-screens gathers women in the throes of extreme states, screaming, with eyes wide, arms thrown up in dismay, angular eyebrows, stunned mouths – laying, running, standing, leaping to their feet: instants of extreme emotions sought and found in silent films of the 1920s. Fury, rage, pain, horror, fear and disgust present a kaleidoscope of prototypical affective gestures stripped of all narrative logic. (Madeleine Bernstorff)
PERFORMANCE SONORE EN DIRECT PAR SIMONE PROVENCHER | 20 à 30 mins
Roundtrip
Philippe Léonard | 2014 | 16 mm to HD | muet | 3 mins
A diptych filmed on a journey between Montreal and New York City. My last roll of Ektachrome to commemorate an important day when two became unified in the act of giving.
I was here
Philippe Léonard | 2014 | 16 mm to HD | sonore | 5 mins 30 secs
These images were captured during a long afternoon spent sitting in front of the Pantheon in Rome, paced by the sound of a shutter regularly opening and closing for long exposures whose duration was counted off in a whisper. At precise intervals, the photosensitive surface recorded the constant flow of tourists, people-watchers, cars and animals as they moved, stopped, gathered, and took photos. The historic building thus reveals itself as a magnet whose pull on people has lasted for centuries. I Was Here is a reference to the common phrase often found scratched on public walls, marks left as visible proof of a person’s visit to a place. Like that age-old practice, travel photography is an attempt to record a person’s presence in a particular place – a photographed place taken home as proof. The soundtrack comes from the same place, but from a different timeline: it was compiled from the audio tracks of amateur videos posted to YouTube. These audio snippets, all recorded in front of the same landmark, tell a collective story through each “I” that has recorded a visit to that same piazza. The clips of murmuring crowds were then edited and manipulated to give them a particular synchronization with the images.
Workers leaving the Office
Philippe Léonard | 2013 | 16 mm to HD | muet | 2 mins
Project commissioned by the Goethe Institut and the MIT Open Documentary Lab under the mentorship of Harun Farocki. Labour in a Single Shot explores the theme of work, paid and unpaid, through the lens of the single take inspired by the Lumière Brothers. A 35mm hand-cranked camera loaded with a 100′ of film has been used to replicate the documentary techniques of early cinema. A hand-cranked projector is also used as a screening apparatus.
Perceptual Subjectivity
Philippe Léonard | 2009 | 16 mm to HD | sonore | 5 mins 30 secs
Ideas take shape in a kind of cerebral magma where the referents are assigned to parcels of experience from which intelligible elements are formed. Perceptual Subjectivity is an essay on the structural formation of thoughts.
[T]
Philippe Léonard | 2015 | HD | sonore | 12 mins
[T] is a film at the limit of cinema, an experiment in the moving image where stillness and movement converge on each other to produce an experience of time as space. Philippe Leonard shot the footage for this remarkable work at Times Square, in New York City, during the hours of artificial illumination. Partly for this reason, it is an oneiric diary, tempted by myth and, at the same time, suffused by a melancholy sense that myth has lost its magical power. Faces appear and disappear in spasmodic waves of light, which emanate from billboards and mobile telephone screens and confuse the boundary between the organic and the artificial. The dilation of time and the miniaturization that that enables in [T] also ensures that the momentary betrayal of excitement, suspicion, attraction, hesitation, boredom and relief that traverses these faces approaches pure physicality. A smile, a blank stare, a fluttering eyelash: what the film permits us to encounter in these isolated elements is a materiality drained of eroticism, a society of bodies beneath the neon signs, where the market has abducted everything and everyone. The meticulously edited image track is brilliantly echoed in a sound track that renders the underground subway as a haunting residue and subtext. Times Square is a stop on the subway line; [T] is a film that arrests the mania of that space, giving to the viewer a rare experience of visual redemption. – Rosalind Morris
BIOGRAPHIES
Michaela Grill (1971) studied in Vienna, Glasgow and London. Since 1995 she has made various film and video works, sound installations and live visuals.
Philippe Leonard lives and works in New York, his artistic practice focuses on still and moving images, through film, photography, performance and installations. His theoretical and aesthetic reflections focus on the complex temporality of still and moving images, the spectral dimension of physical spaces, and expanded documentary practices.
Simone Provencher is a multi-instrumentalist and composer from Quebec, now based in Hull, and lead guitarist in the post-punk/no wave/noise rock trio VICTIME. On the side, they also pursue an exploratory music practice, solo and through different collaborative projects. Their move to Hull made them repatriate all their instruments and recording equipment from their studio in Quebec to their new apartment in the Outaouais. Therefore the proximity of the equipment and the permeable time offered by being estranged in a new city enabled them to quickly create the body of compositions on the guitar, which they then wished to enrich with the contributions granted to esteemed musicians, to rig the pieces of a freehanded richness impossible to plan. The result came to life with Mesures, a debut EP released in the spring of 2021.